Pour réussir ce qui me paraissait inimaginable – coudre un soutien gorge – il y a encore quelques mois il aura fallu le croisement de deux événements bien distincts ! L’an dernier je n’aurais même pas imaginé que c’était possible de coudre son soutien gorge. Mais le voilà, il est là ! C’est moi qui l’ai cousu et en plus je peux le porter !
Coudre un soutien gorge : Une idée qui germe…
C’est le lancement du projet « je couds ma carde robe capsule » par Clo piano qui a commencé à faire germer l’idée des sous vêtements dans mon esprit. La culotte Bel Air que j’ai eu la chance d’avoir en patron gratuit m’avait déjà entraîné dans le monde de la lingerie avec une étonnante facilité. Même si mes finitions sont loin d’être pros, mais j’avais compris que cet univers n’est pas inatteignable !
Pour le projet capsule je pensais réaliser le pyjama Fifi de Tilly and the buttons. Je reluque ce patron depuis des mois. J’avais donc prévu de le coudre en juin puisque c’est plutôt un pyjama estival.
Au fur et à mesure des mois j’ai vu certains Instagrameuses coudre des pièces de lingerie plus élaborées. En mai et juin on a également vu fleurir pas mal de patrons de maillots de bain. Mais aussi des cours de lingerie et de maillots sur Artesane… A ce stade je ne me dis pas encore que je vais me lancer mais ça démystifie déjà le sujet.
une super opportunité !
Et puis début juin j’ai vu sur IG que le magasin Coudre Lyon proposait un nouveau cours de lingerie pour coudre un soutien gorge encadré par Barbara de la marque Je fais mes dessous. J’ai tout de suite réservé ma place et j’ai entraîné dans cette aventure Odetteetdespaillettes et Giselacouture !
Description du cours
Le cours en question propose de coudre un soutien gorge avec armatures. En effet j’avais vu des cours et des patrons pour en coudre sans armatures, mais qu’on se le dise, pour moi ça ne marche pas !
Durée du cours : samedi de 10h30 à 16h, avec une pause de 45mn pour le déjeuner
Prix : 60€ incluant le patron, le tissu et les fournitures (armatures, agrafes, etc.)
Déroulement du cours
Première étape : explications générales et réalisation d’une toile de bonnet
Le cours débute par quelques explications de Barbara et quelques indications assez générales. Puis on se lance dans la prise de mesure pour définir la taille de soutien gorge à choisir. Ensuite, décalquage du patron et coupe du tissu pour faire la toile d’un bonnet et vérifier si la taille choisie est adaptée à notre poitrine.
En effet, même si les mesures permettent d’orienter vers le choix de la taille il ne faut pas oublier que deux poitrines avec les mêmes mesures peuvent être très différentes. Personnellement je sais que ma poitrine est plus conséquente sur les côtés que sur le haut du sein (on fait avec ce qu’on a !).
Chacune « essaie » son bonnet (pas de problème pour les timides, nous avons toutes pu nous mettre dans une pièce isolée pour faire cet essayage) et Barbara est à disposition en cas de doute pour voir si la taille est la bonne et sinon vers quelle taille s’orienter.
Deuxième étape : préparation du patron et des tissus
En fonction de la taille choisie, on recommence ou non le décalquage du patron et on coupe ensuite les pièces dans le tissu choisi et dans un tissu appelé marquisette (qui ressemble un peu à du tulle je dirais) qui sert à stabiliser les pièces et qu’elles ne se déforment pas tout au long de la vie du soutien gorge.
Les tissus amenés par Barbara étaient des tissus plutôt destinés à la couture de vêtements : wax, vichy, coton ou encore de la dentelle. En effet elle voulait nous montrer qu’il n’est pas nécessaire d’investir dans des matières spécifiques pour coudre un soutien gorge – et plus spécifiquement de la lingerie – mais qu’on peut le faire avec ses chutes de tissu. Le résultat en est d’autant plus moderne je trouve !
Pour ma part j’ai choisi un vichy rose. J’étais tentée par la broderie mais pas assez téméraire pour me lancer dans la couture de mon premier soutien gorge avec un tissu qui pouvait me compliquer la tâche.
Troisième étape : GO GO GO on coud le soutien gorge !
montage des bonnets
Cette étape n’est pas très compliquée. Elle nécessite simplement un peu de concentration pour ne pas coudre les pièces sur les mauvais côtés car elles se ressemblent. Et également un peu d’application car le respect des marges de couture est primordial.
Assemblage des bonnets à l’entre-sein et au dos du soutien gorge
Là encore, rien d’insurmontable. Concentration et rigueur sont nécessaires.
Pose des élastiques
Ça y est, ça se complique… Mais bon vous avez sans doute déjà cousu des élastiques que ce soit pour une jupe ou une culotte ? Donc pas non plus de grande inquiétude à avoir !
Pour moi cette étape a cependant généré un problème. Mon élastique était plus large que la marge de couture prévue. Il me fallait donc adapter sa pose pour ne pas agrandir mes marges de couture. Au final je n’ai pas assez décalé mon élastique et donc mes marges de couture ont été plus grandes que prévu.
C’est pour cette raison que notamment mon dos présente une imperfection. Et que j’ai du bidouiller… Mais c’est de l’expérience qu’on apprend, et aussi que la créativité naît !
Pose du protège armature
On rentre là dans les choses sérieuses. La couture de cette pièce doit être minutieuse car il faudra pouvoir passer l’armature dedans. De plus il commence à y avoir plusieurs couches de tissus et ce protège armature un peu épais. Un peu de concentration et ça se passe bien !
On enfile donc les armatures dans les protèges armatures !
Fixation des brettelles
Pas très compliqué non plus, il suffit de regarder un soutien gorge qu’on a déjà pour reproduite la même chose.
Couture des agrafes au dos
C’est là que j’ai vu mon problème… Les agrafes prévues pour le patron étaient bien plus grandes que la largeur de mon dos… Que faire ?
C’est Laure (Odette et des paillettes) qui a fait un noeud trop chou dans le dos du sien pour cacher ça qui m’a donné envie de faire un petit volant sur le mien. J’ai donc sorti la surjeteuse et fait un ourlet roulotté, froncé ma pièce et je l’ai ensuite assemblée à mon dos avant de coudre les agrafes à l’ensemble.
Et voilà c’est terminé ! Place aux finitions et à l’essayage !
Pour les finitions j’ai choisi de coudre un bouton tout simple à l’entre sein. C’est un bouton récupéré sur une vieille chemise de Monsieur.
J’ai cousu également à la main des petits nœuds dans du ruban satin blanc. Le ruban provient de fanions d’un mariage de l’an dernier. (Ne me huez pas…). J’ai fixé les noeuds en haut des bonnets au niveau des couture des élastiques. Je le dis franchement, mon point de fixation des bretelles était pas parfait. Le nœud est plus joli !
Mon avis
- Durée du cours : la plage horaire prévue est nécessaire, j’aurais apprécié que le cours soit plus long (enfin en vrai il a duré plus longtemps). Sinon je pense qu’il faudrait gagner du temps sur la partie décalquage et coupe du patron. Je pense que ce serait top de pouvoir avoir un patron prédécoupé prêt pour le cours. Cela ferait gagner pas mal de temps. Idem si le patron était prévu avec des marges de couture car je suis une tortue pour ça. Pour les vêtements je le fais à la coupe avec mon guide aimanté sur mes ciseaux. Mais pour la lingerie il faut plus de précision…
- Déroulement du cours : très bonne ambiance. Barbara est disponible pour tout le monde. Elle fait des points de groupe mais suit également chacune des élèves individuellement. Son expérience et ses conseils ont été précieux pour moi. J’ai beaucoup aimé son attitude et la façon dont elle parle de la lingerie pour la rendre accessible et la démystifier !
- Locaux et matériel à disposition : le cours se déroule dans les locaux du magasin Coudre Lyon, les locaux sont propres, clairs et climatisés ! Personnellement j’ai eu un souci avec la machine à ma disposition mais l’équipe a été réactive et m’a installé une bête de compétition en remplacement !
- Ambiance : j’ai passé une super journée ! Déjà les filles étaient très sympas. Je suis notamment ravie d’avoir rencontré Barbara, Laure et Gisela mais tout le monde était très sympa. On a papoté et rigolé. C’était également chouette de manger avec l’équipe du magasin même si on a pas eu assez le temps de discuter.
- Le prix : je ne sais pas quel coût représente les fournitures mises à disposition par Barbara mais si on tient compte de ça (agrafes, caches armatures et armatures, marquisette, élastiques) et de la durée du cours, de la fourniture du patron, je trouve que le prix est tout à fait raisonnable !
Voilà mon avis est assez tranché, je suis ravie même si effectivement je pense qu’on perd toujours trop de temps avec les patrons parce qu’en cours ce qu’on veut avant tout c’est coudre.
Si vous avez l’occasion je vous recommande les cours de Barbara qu’elle donne pour l’instant à Paris, Lyon et Bayonne. Le prochain cours est d’ailleurs prévu à Paris le 8 juillet !
Je vous recommande également de lire l’article de mon Instacopine Laure ici ! Il devrait paraître ce lundi.
J’avoue que c’est plutôt cool de pouvoir faire des ateliers comme ça et ça permet de coudre avec d’autres personnes et des gens expérimentés, moi qui ai toujours fait ça seule dans mon salon, ça change !